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Née à Paris en 1921, d'un père anglais, Charles Bushell, exerçant la profession de chauffeur de taxi, et d'une mère française, Reine de prénom et couturière de métier dans une grande maison, la petite Violette a appris toute jeune les langues de Molière et de Shakespeare. Élevée au milieu de quatre frères, elle s'avérait aussi très douée dans les jeux de garçons comme le tir, le vélo ou le patin à roulettes.

La famille s'est installée en Angleterre, avant que la guerre n'éclate, à Liverpool puis à Londres. Le 14 juillet 1940, en bonne patriote, Reine Bushell assigne pour mission, à sa fille Violette, d'inviter un soldat français à la table familiale. Dans Hyde Park, la jeune fille croise un officier de la Légion étrangère, Étienne Szabo, hongrois d'origine qui avait rejoint les troupes du général de Gaulle. C'est le coup de foudre et le mariage est célébré le 21 août suivant, elle a 19 ans. Mais la guerre sépare vite les jeunes époux qui ne se revoient qu'à l'occasion des rares permissions d'Étienne. Une fille, Tania, sera le fruit de l'une de ces retrouvailles. Son père doit repartir pour la Lybie et décède lors de la bataille d'El Alamein, en Égypte. 

Déchirée, Violette décide de s'engager dans la guerre en intégrant le SOE (Special Operations Executive), service secret créé par Wilston Churchill pour soutenir les mouvements de résistance. En avril 1944, elle est envoyée en mission à Rouen et à Paris, sous l'identité de Corinne Leroy, pour réactiver un réseau de 200 membres anéanti par la Gestapo.

Elle est rapatriée à Londres mais n'y restera qu'un mois. Dans la nuit du 7 au 8 juin 1944, elle est parachutée avec trois autres agents au-dessus de Sussac (Haute-Vienne) ; elle a pour mission de contacter et coordonner les maquis locaux pour, notamment, entraver la remontée de la Division Das Reich se rendant depuis Montauban sur le front de Normandie.

Devant se rendre en voiture à une réunion clandestine avec deux résistants, elle tombe sur un barrage allemand, à l'entrée du village de Salon-la-Tour. D'après la version la plus répandue de cet accrochage, une fusillade éclate et Violette, blessée à une cheville, décide de couvrir la fuite de ses deux compagnons. Elle est finalement faite prisonnière et emmenée à la prison de Limoges, où elle est interrogée pendant une semaine, puis transférée au siège du Service de renseignement allemand (la SD) à Paris. Elle est finalement déportée au camp de Ravensbruck. C'est là qu'elle sera exécutée, d'une balle dans la nuque, au début de février 1945, en compagnie de deux autres agents du SOE, trois mois avant la fin de la guerre.

C'est sa fille Tania qui recevra à titre posthume des mains du roi d'Angleterre George VI, la George Cross, la plus haute distinction accordée à un civil.. Elle était la première Anglaise à recevoir cette prestigieuse décoration.

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Même destin tragique pour Raymond Maufrais, résistant à Toulon à 16 ans, qui disparut exactement 5 ans plus tard, en janvier 1950, dans la jungle de Guyane au cours d'un périple en solitaire.

Tout comme Violette, il n'avait que 23 ans. Tout comme elle, il fut décoré de la Croix de guerre avec étoile de bronze.

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On peut retrouver la vie détaillée de Violette Szabo dans de nombreux articles publiés sur internet. L'un des plus détaillés est celui de Dominique Tantin sur le site Le Maitron, fusillés 1940-1944, ainsi que celui de Wikipedia : en français, et en anglais (plus complet).

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